Article SMLH Gard sur le devoir de mémoire -    Colonel (er) Alain-Perken DAVID – 20/11/2021

 

Devoir et travail de mémoire.

Le 17 novembre 2021, sur sollicitation du lycée privé Sainte Marie de Bagnols, j’interviens au sein de la classe Défense sur le thème «  Devoir et travail de mémoire ». En effet, en lien avec la délégation du Souvenir Français du territoire, cette classe a pour projet de participer à la remise en état de deux tombes d’anciens combattants du cimetière municipal. L’idée du coordinateur pédagogique (Monsieur André SIMON) est de faire le lien entre l’entreprise et leur participation répétée aux journées nationales de commémoration pour que les travaux à entreprendre soient « habités », que les lycéens (17 ans) donnent une assise mémorielle et spirite à leur investissement.

J’engage la conversation avec eux à partir de quelques considérations visant à leur faire comprendre un certain nombre de notions. Ici, dans le corps du propos, je n’en retiens que trois qui me semblent être les piliers du raisonnement mémoriel, traduisent l’état d’esprit dans lequel s’installe l’échange.

En premier lieu, définir les acteurs du devoir de mémoire. En effet, que fait le témoin qui convoque ses souvenirs et donne, à son tour et rétrospectivement, sens à sa vie, participe de l’affirmation de son identité par rapport à celles et ceux qui l’écoute. L’historien, quant à lui, restitue, articule, analyse les évènements du passé dans un souci de vérité et d’objectivité. Le commémorateur (lors d’une cérémonie patriotique ou mémorielle) produit un discours structuré, adapte pragmatiquement le passé aux besoins du présent. Lecteur,  je vous laisse le soin de définir ce que fait « le passeur » (Tzvetan TODOROV) que vous êtes très certainement.

A la suite, il me faut, avec les élèves, envisager ce que peut bien être « le travail de mémoire », sorte d’enchaînement d’actions clairement identifiées mais distinctes : l’établissement des faits, leur reconnaissance, leur interprétation, la construction du sens, enfin la mise en service et l’utilisation.

Le but ultime se dégage alors de cette réflexion partagée, franche, sereine : il s’agit, in fine, de donner aux adolescents des clefs de compréhension du présent, de les engager à partir des lectures et des travaux intellectuels de recherche qu’ils initient sur le passé, les hommes et les femmes, héros connus ou anonymes, à développer des inspirations, des volontés et des principes de vie pour leur futur (autonomie) qui soient les leurs, intrinsèquement personnels et intimes. De la sorte, ils cherchent et comprennent  « qu’à la différence des autres espèces, l’être humain n’est pas entièrement déterminé par sa nature. Il peut se transformer sous l’effet de sa volonté » (ROUSSEAU).

 A l’issue de cette séquence,  cette classe de défense peut s’engager résolument et en connaissance de cause dans cette action concrète de rénovation de sépultures. Il s’agit désormais, pour eux, de réaliser  « un travail de haute-fidélité » (Romain GARY) et non plus une action strictement technique.

Colonel Alain- Perken DAVID

Président du comité SMLH de Bagnols sur Cèze –Gard Rhodanien

 

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